Dans quelle mesure devons-nous aimer ?

Nous n’avons pas à renoncer à ce que nous sommes par amour.

Un amour mature intègre l’amour de l’autre et l’amour de soi, sans aucune forme de conflit d’intérêt.

Il faut apprendre à aimer sans renoncer à soi-même.

Les amours basés sur la dépendance et le don total de soi à l’autre finissent par devenir un désintéressement, une disparition totale dans l’être aimé, une pure absorption. Une fois que nous avons franchi la ligne et fait de l’altruisme notre mode de vie, il n’est pas si facile de revenir en arrière, car nous nous retrouvons piégés dans un réseau de sentiments et de pensées que nous avons développés en même temps que les responsabilités que nous avons prises.

Il est évident que dans une relation, il faut accepter et renoncer à certaines choses.

En fait, pour être avec une personne, il faut apprendre à vivre avec elle et à négocier de nombreuses choses.

Le problème se pose toutefois lorsque la négociation dépasse les limites du « raisonnable », compromettant la valeur d’une des personnes impliquées dans la relation ou fomentant sa destruction.

Cela se produit lorsqu’un compromis n’est pas atteint, mais que des relations de pouvoir sont établies. 

Dans quelle mesure devons-nous aimer ?

Comme l’affirme Walter Riso dans l’un de ses livres, la limite se trouve dans notre dignité, notre intégrité et notre bonheur.

C’est-à-dire, quand être pour l’autre nous empêche d’être pour nous-mêmes.

C’est à ce moment-là que commence le côté sombre de l’amour, ce qui ne signifie pas que l’affection et les sentiments doivent diminuer, mais qu’à partir de ce moment-là, l’amour ne suffit plus à justifier le lien affectif, en raison de limites morales, physiques, psychologiques et sociales.

Même si nous ne pouvons pas décider de tomber amoureux quand nous le voulons, nous pouvons au contraire interrompre une relation destructrice.

Mais il est également vrai que très souvent, dans l’œil du cyclone, nous ne percevons pas la tempête et le climat semble serein et calme.

Notre culture a une grande influence sur nous à certains égards, car elle véhicule souvent des clichés sur l’amour et les relations irrationnelles.

Des idées fausses basées sur des catégories absolues et l’idée de la souffrance comme déterminants d’un grand amour, comme si on disait que si quelqu’un ne souffre pas pour nous, alors il ne nous aime pas ou que l’amour est le résultat d’un sacrifice constant.

Peut-être que l’amour qu’on nous a enseigné, qu’on nous a montré et qu’on continue à nous enseigner est dogmatique, fondé sur un grand nombre d’impératifs et de règles, ce qui entraîne une perte de capacité de renouvellement et une augmentation de la dépendance.

Par conséquent, si nous entrons dans le côté obscur de l’amour, nous vivons chaque nouveau jour avec un sentiment permanent de tristesse, devenant insensibles à la douleur et à la souffrance et utilisant l’auto-illusion, qui a ses propres raisons.

Par conséquent, il est nécessaire d’établir une relation aller-retour, un amour aller-retour, par le biais d’un moi digne qui nous permet d’équilibrer l’échange affectif.

Il ne s’agit pas de se réduire à un individualisme égocentrique ou d’exalter une autonomie rigide, mais de s’intégrer dans la relation tout en sauvegardant son propre amour.

Le partenaire est important, mais nous le sommes aussi ; nous devons équilibrer la balance et toujours tenir compte des besoins des deux.

Nous devons concilier nos besoins avec ceux de notre partenaire, en rendant les différences compatibles.

L’amour envers soi-même ouvre la voie à l’amour envers l’autre, rendant la relation plus mature et plus respectueuse.

Ainsi, certains des avantages de l’exercice de l’individualisme responsable dans une relation de couple sont : le développement du potentiel humain par les deux, la stimulation mutuelle et la recherche du consensus, le fait de ne pas prendre les émotions de l’autre pour acquises, une préoccupation saine pour l’autre membre du couple, une bonne communication et un respect mutuel, le tout basé sur les bons sentiments.

L’amour est une voie à double sens.

Quand on donne de l’amour, on attend de l’amour. Les relations se développent sur l’échange et l’équilibre mutuels.

Rappelez-vous : « Pendant que l’on attend pour vivre, la vie passe » (Sénèque).

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